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Les policiers de la région dénoncent la banalisation de l’utilisation d’armes à air comprimé et invitent la population à faire partie de la solution

Gatineau, le 20 décembre 2022. – Le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) et le Service de la sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais ont tenu une conférence de presse aujourd’hui dans le but de sensibiliser la population, et plus particulièrement les parents et les adolescents, aux problématiques liées à l’utilisation d’armes à air comprimé et à la verbalisation de propos menaçants sur les réseaux sociaux. Cette initiative fait suite à une opération policière ayant impliqué trois services de police au Québec, ainsi que deux organisations policières internationales au début du mois de décembre.

Faits en bref

Le dimanche 4 décembre 2022, vers 22 h, la Sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais a reçu un signalement de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) concernant la publication d’une photo ayant été transmise sur l’application Snapchat. La photo avait d’abord été interceptée par le Federal Bureau of Investigation (FBI) aux États-Unis et transmise à Interpol aux fins d’enquête.

 

Cette publication contenait l’image inquiétante d’un adolescent s’étant photographié avec ce qui semblait être une arme de poing. Le texte qui accompagnait la photo laissait croire qu’il comptait apporter cette arme à l’école le lendemain.

 

Les policiers de la Sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais ont immédiatement déclenché une enquête afin de déterminer la provenance de la photo.

 

Les démarches d’enquête ont permis d’identifier l’adresse IP du compte Snapchat. Un mandat a alors été obtenu pour effectuer une perquisition à une résidence de l’Ange-Gardien.

 

À la suite de l’évaluation du risque, la Sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais a demandé l’assistance du Groupe tactique d’intervention (GTI) de la Sûreté du Québec (SQ). Il s’agit de la pratique étant donné qu’il s’agissait d’un dossier avec la présence probable d’une arme à feu.

 

Tôt le lundi 5 décembre 2022, le GTI de la SQ a investi la résidence ciblée par le mandat afin de procéder à l’arrestation du suspect et de mener la perquisition.

 

C’est alors que les policiers ont été informés que le suspect était en fait un ami du fils des résidents qui avait passé la fin de semaine avec eux. Celui-ci avait toutefois quitté les lieux la veille pour retourner dans sa famille. L’ami en question avait utilisé le Wi-Fi des résidents de l’endroit pour publier sa photo et son message sur Snapchat.

 

La Sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais a immédiatement avisé le SPVG puisqu’il a été déterminé que le suspect habitait sur le territoire de Gatineau.

 

À la suite des démarches d’enquête, l’adolescent a été localisé dans le secteur de Gatineau où il a été mis en état d’arrestation avant d’être conduit au Quartier général pour être rencontré par les enquêteurs.

 

L’adolescent fut libéré avec une promesse de comparaître, assortie de conditions à respecter.

 

Des accusations d’avoir proféré des menaces et de port d’une arme dans un dessein dangereux seront soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) afin d’être traitées par la Chambre de la jeunesse.

 

La direction de l’école secondaire où étudie l’adolescent a été avisée de la situation et un suivi de l’étudiant est assuré par la direction et le policier éducateur du SPVG.

Proférer des menaces n’est pas un crime d’intention : d’importantes interventions policières peuvent en découler

L’article du Code criminel statuant qu’il est interdit par la loi de proférer des menaces de tuer ou blesser une personne ou un animal ou encore d’endommager des biens n’est pas un crime d’intention.
– Ainsi, même si l’action est posée dans le but de faire une blague ou que les paroles ont été dites sans intention réelle, si les propos tenus ont eu pour effet d’entraîner un sentiment de crainte ou de peur, l’infraction est considérée comme ayant été commise.

 

Le SPVG tient à lancer un message clair : les gens ayant tenu de tels propos, que ce soit dans le monde virtuel ou réel, s’exposent à des accusations de nature criminelle ainsi qu’à toutes les conséquences subséquentes pouvant en découler.

 

Comme il est pratiquement impossible de faire la distinction entre une réplique d’arme à feu (air comprimé ou airsoft) et une véritable arme à feu, les policiers ne prennent aucun risque. Les interventions policières en lien avec un individu armé sont toujours d’envergure, et ce, dans le but d’assurer la sécurité du public.

 

Par ailleurs, rappelons que les policiers sont entraînés pour neutraliser la menace. L’individu qui pointe une arme à air comprimé sur un policier ou sur quiconque s’expose à de lourdes conséquences, puisque les policiers ne peuvent souvent pas déterminer à distance s’il s’agit d’une arme véritable ou non. Une personne agissant ainsi met sa sécurité et celle des autres à risque.

Conseils

Les enfants et adolescents ne devraient jamais utiliser une arme à air comprimé à moins d’être sous l’étroite surveillance d’un adulte.

 

Les parents devraient discuter avec leur enfant des règles d’utilisation entourant les armes à air comprimé et les imitations d’armes. Il est important d’aborder :
– Les règles d’entreposage;
– Les règles entourant le transport;
– Les règles d’utilisation.

 

Il est primordial de sensibiliser les jeunes au fait qu’Internet et les réseaux sociaux permettent à l’information de circuler rapidement et qu’il est quasiment impossible d’effacer une image qui y a été publiée. Ainsi, ils ne devraient jamais se photographier avec une arme à air comprimé ou une imitation d’arme et encore moins publier ces photos sur le Web.

 

Rappeler qu’il y a des conséquences légales bien réelles à tenir des propos menaçants envers une personne, un groupe ou une organisation et qu’il ne s’agit pas d’une blague acceptable à faire puisqu’elle crée un sentiment d’insécurité au sein de la population.

 

Avant d’offrir en cadeau une arme à air comprimé ou une imitation d’arme à un enfant ou un adolescent, on doit s’assurer que celui-ci a la maturité pour l’utiliser adéquatement. Bien que ces armes n’aient pas nécessairement la force létale d’une arme à feu, certaines d’entre elles peuvent engendrer des blessures sérieuses.

 

Pour s’assurer que l’enfant ou l’adolescent respectera ses engagements à titre d’utilisateur d’une telle arme, le SPVG et la Sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais invitent les parents à signer un contrat de bonne conduite avec ceux-ci. Un exemple d’un tel contrat est disponible au bas du présent document.

Citations

« L’anonymat en ligne n’existe pas. Nous voulons faire comprendre aujourd’hui qu’un geste comme celui-ci apporte de graves conséquences », a dit Martial Mallette, directeur du Service de la sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais.

« La prolifération des armes à feu, la popularité croissante des armes à air comprimé presque identiques à des armes létales et le sentiment d’impunité que procurent les réseaux sociaux sont un cocktail inquiétant. Nous avons tous un rôle à jouer pour limiter la banalisation de la violence qui peut parfois s’exprimer par le partage de photos avec des armes ou des propos laissant craindre une menace », a déclaré Michaël Côté, inspecteur à la Division des enquêtes criminelles du SPVG.

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